Aller au contenu

 

Sylvain Turcotte reçoit le Prix de la meilleure thèse de langue française en enseignement au Canada

Sylvain Turcotte collabore au projet Souris avec l'éducatrice physique Lucie Boutin et la titulaire de la classe de 4e année Nathalie Boutin, de l'école primaire La Maisonnée.
Sylvain Turcotte collabore au projet Souris avec l'éducatrice physique Lucie Boutin et la titulaire de la classe de 4e année Nathalie Boutin, de l'école primaire La Maisonnée.
Photo : Michel Caron

10 janvier 2008

Diane Bergeron

Professeur à la Faculté d'éducation physique et sportive, Sylvain Turcotte vient tout juste de recevoir le prix Tousignant-Desrosiers récompensant la meilleure thèse de doctorat en français au Canada soutenue au cours des deux dernières années et portant sur un sujet en lien avec l'enseignement.

Le prix est décerné par le Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante. La thèse primée doit contribuer, par sa haute valeur scientifique, sa rigueur méthodologique et sa qualité d'expression, à l'avancement des connaissances dans le champ des études sur l'enseignement, la formation des enseignants ou la profession enseignante.

«Il y a de quoi être très fier», a déclaré le directeur du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante, Thierry Karsenti. «Ce prix est rarement décerné pour une thèse en éducation physique, le nombre de thèses émanant des facultés d'éducation étant beaucoup plus important. Fait plus exceptionnel encore, il est accordé à un professeur de votre faculté pour la 2e fois.» En effet, le professeur Jean-François Desbiens a reçu ce même honneur en 2002 pour sa thèse sur l'intervention pédagogique en situation d'enseignement par ateliers.

«L'UdeS compte des chercheurs de haut niveau dans le domaine de l'éducation physique. La double attribution de cette prestigieuse distinction vient confirmer à nouveau l'importance de leur contribution à l'avancement des connaissances», affirme pour sa part la doyenne intérimaire de la Faculté d'éducation physique et sportive, Joanne Sarrasin.

Outiller les intervenants

La thèse de Sylvain Turcotte s'intitule L'inclusion de l'éducation à la santé en éducation physique : analyse de pratiques pédagogiques d'éducateurs physiques du primaire. «Il s'agit d'une étude d'envergure, menée avec rigueur, sur un sujet fort pertinent», commente Pauline Desrosiers, présidente du jury formé de cinq professeurs universitaires. Au dire des évaluateurs, cette thèse a des retombées immédiatement utilisables dans le milieu scolaire, en formation à l'enseignement et en formation à la recherche.

«Le but de ma recherche consiste à donner des pistes aux enseignants sur ce qu'est l'éducation à la santé et sur les pratiques favorisant des apprentissages dans ce domaine», explique le professeur Turcotte en spécifiant que depuis 2000, le mandat des éducateurs physiques en milieu scolaire a changé. Ceux-ci portent maintenant le double chapeau d'enseignants en éducation physique et à la santé.

Pour mener à bien son projet, Sylvain Turcotte a utilisé une méthodologie de recherche mixte. Il a sélectionné 10 éducateurs physiques et a analysé leurs pratiques en éducation à la santé par le biais d'entrevues, de questionnaires et d'observations vidéo. À la fois descriptive et analytique, cette thèse fournit des données scientifiques essentielles dans un domaine peu exploré.

À la lumière de cette étude, le professeur Turcotte croit qu'il faut mieux définir ce qu'est l'éducation à la santé par une analyse approfondie, et d'autre part, accorder à ce domaine d'intervention l'importance qu'il mérite en milieu scolaire. «Cette matière réfère au développement de l'individu, et non à une discipline. Elle devrait donc être intégrée à toutes les disciplines.»

Spécialiste de l'intervention éducative, Sylvain Turcotte est l'un des trois professeurs experts au Québec en éducation à la santé appliquée à l'éducation physique. Une expertise très en demande chez les universités qui forment des enseignants en éducation physique et à la santé, car celles-ci doivent ajuster le corpus de formation pour répondre aux nouvelles exigences du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport.

Promouvoir les bonnes habitudes

L'Organisation mondiale de la santé prévoit que d'ici 2020, 73 % des décès à l'échelle planétaire seront attribuables à quatre maladies non transmissibles reliées par des facteurs communs de risques évitables, soit le tabagisme, la mauvaise alimentation et le manque d'exercice physique. Les quatre fossoyeuses sont les maladies cardiovasculaires, le cancer, la maladie pulmonaire obstructive chronique et le diabète. Plusieurs études récentes ont également démontré que les jeunes Québécois sont légèrement moins actifs que ceux du reste du Canada. Compte tenu de ces tendances lourdes, on n'en est plus à démontrer l'importance de promouvoir les bonnes habitudes de vie.

Pour mieux intégrer l'éducation à la santé, une mobilisation s'avère nécessaire, tant au niveau de l'école que des parents et de la communauté. C'est pourquoi Sylvain Turcotte collabore au développement de projets mobilisateurs, soit avec des enseignants de la région sherbrookoise, soit avec des étudiants aux trois cycles universitaires. «Dans le cadre du projet Souris par exemple, les enfants identifient une habitude de vie qu'ils désirent changer et s'attaquent à ce défi en équipe avec leurs parents, dit-il. Voilà une excellente façon de contaminer la famille, car on sait que l'adoption de bonnes habitudes de vie dépend principalement de l'environnement de la personne, chez les adultes comme chez les enfants.»